Le fil rouge de ma vie est la mort. Je ne suis pas agent de pompes funèbres ni tueuse à gages. Je suis née poète. Devenue juriste, philosophe et éthicienne, spécialisée dans les questions de la fin de vie. Ma vie a été façonnée de morts abruptes ou annoncées. Je me sens à l'aise pour évoquer la mort. Mais esseulée. La majorité ne veut pas en parler. Elle prétend que la mort a tort d'exister. Que c'est un échec. Que c'est notre devoir de ne pas trop y penser. Grâce à cela, nous avons l'impression de la déjouer. Je ne suis pas d'accord. J'ai constaté le contraire : Ne pas en parler et fuir comportent un risque. Celui d'être aveuglé et paralysé quand la mort vous appelle. Parler de la mort apaise, libère et nous aide à continuer à faire des choix vivants. Jusqu'à la fin.
"Août 1914, vallée mosane. Jean-Baptiste, quatorze ans, échappe par miracle à la fureur meurtrière d'une unité allemande emmenée par un officier de cavalerie dont la beauté rivalise avec la brutalité. Profondément choqué, l'adolescent est confié aux soins d'un jeune neurologue parisien disciple de Charcot et de Freud. Il y forge, jour après jour, un implacable projet de représailles. C'était sans compter avec un singulier duo de belles-soeurs qui font irruption dans sa vie.
Octobre 2027, vallée mosane. Alors que le monde culbute dans le chaos postmoderne, Anselmo, le prieur de l'abbaye Laus Perennis, découvre chez sa compagne Cécile des signes troublants de divination. Le déluge qu'elle pressent relève-t-il de la colère divine ou, plus prosaïquement, du dérèglement climatique?
Au fil d'un récit polymorphe aux accents de réalisme magique, Bernard Antoine fait entrer en résonance l'étourderie coupable des années trente à Berlin (qui enfanteront la tragédie nazie) et une modernité minée par l'anxiété climatique, les questionnements religieux et la hantise du déclin. Aquam, qui se joue avec bonheur des méandres de l'évidence et de l'Histoire, nous rappelle que «le temps est innocent des maux qu'on lui attribue» (Denis Heudré)."
Deux chemins s'effleurent. Ce sont ceux d'Iris et d'Éva qui tentent de s'éloigner de l'asphyxie conjugale, de s'arracher à l'oppression du monde. Pourtant, Jacques et Stéphane ne voulaient rien d'autre que leur inventer leur bonheur.
Au coeur de l'été 1793, la guillotine trône sur la place de la Révolution. Le magistrat Antoine Fouquier-Tinville comptabilise les traîtres qui vont y passer. Théroigne de Méricourt, au tempérament angoissé, affronte la machine à tuer. Une petite fille effrayée tremble devant elle. Olympe de Gouges, intrépide, défie le sinistre instrument en collant des affiches politiques sur ses parois de bois. Les trois rebelles se retrouvent enfermées et maltraitées par leurs gardiens. Chacune se demande comment résister à la loi du plus fort. Par les armes? L'audace? La parole? Ne devraient-elles pas agir ensemble?
Ce roman est une histoire de femmes, de féminité, de féminisme, au coeur de la Révolution française. Il raconte la rencontre d'Olympe de Gouges, l'Occitane, autrice de la Déclaration des droits de la femme, et de Théroigne de Méricourt, la Belle Liégeoise, autrement surnommée l'amazone de la Révolution. Dans les faits, elles ne se sont jamais rencontrées et j'ai eu envie de leur inventer une parenthèse dans le temps, située en été 1793, entre la réelle fessée publique reçue par Théroigne le 15 mai et le non moins réel emprisonnement d'Olympe le 20 juillet. Ce récit est une tentative d'aborder la géographie intérieure de ces deux femmes d'exception afin de donner une voix à leurs peurs et revendications. Une petite fille de fiction les accompagne dans leurs tribulations.
«Est-ce que le chagrin peut changer notre composition chimique? En tout cas je ne sens plus l'amande douce, la tubéreuse et le cumin. Je ne sens plus ce que tu aimes. Ce ne sont déjà plus les jardins les épices, ni le rêve des citronniers en fleurs».
Quel parfum sécrète la folie?
Engluée dans un chagrin d'amour, une femme s'expose à toutes les odeurs.
Elle nous livre à l'état brut cette dérive sensorielle.
Qu'est-ce qui pousse Camille à quitter la vie citadine, pour une maison isolée au fond des bois avec son chat et son lapin ? Un besoin de faire le point, dans une solitude totale. Totale ? Un inconnu frappe à la porte. Que lui veut-il ? Et pourquoi laisse-t-elle, jour après jour, cet homme aux yeux clairs prendre ses aises chez elle ? Un roman lumineux sur l'ouverture aux autres, la beauté des rencontres de hasard et le refus des préjugés.
Toute cette histoire aurait pu tomber dans l'oubli. On aurait enterré Égide avec son secret, on aurait séché nos larmes et puis basta. Ana n'aurait pas trouvé les lettres. Alessia serait restée un mystère italien et les anges ne s'en seraient pas mêlés.
Mais voilà, quand on est journaliste, quand on a voué sa vie aux soubresauts du monde, peut-on emporter une telle histoire dans la tombe ? Sans doute pas. Alors le fils d'Égide, Thomas, va se lancer à la recherche d'une femme introuvable, une femme qui semble n'avoir laissé aucune trace.
Sa quête va le plonger au coeur des années de fer allemandes, sur la trace d'un jeune couple d'intellectuels norvégiens, Mattias et Birgit, arrivés à Berlin en 1970. Le quartier du Kreutzberg est en ébullition. Les étudiants occupent les universités. La rue défie un État embourbé dans la guerre froide et les éclaboussures du nazisme. Fasciné par les discours radicaux d'Ulrike Meinhoff et par la beauté de Gudrun Ensslin dont il tombe amoureux, Mattias choisit de rejoindre ceux qu'on appelle encore « la bande à Baader » et qui va bientôt devenir la Fraction armée rouge. Et sa vie bascule lorsqu'il commet l'irréparable.
Guidés à leur insu par la vie contemplative d'Hadewijch d'Anvers (béguine et poétesse du XIIIe siècle), au terme de péripéties qui les ancrent dans les heures les plus douloureuses de l'Allemagne contemporaine, les protagonistes de Pur et nu découvriront, quatre décennies plus tard, l'étonnante cohérence de leurs destins.
Jouer le jeu. En arrangeur d'instants. Comme le pianiste de jazz adopterait un thème. Celui des émotions. Elles sont au coeur de nos vies. Les envisager comme un matériau littéraire, les pétrir, y mettre les mains. Le désir d'habiter un texte, comme une installation d'art contemporain s'emparerait d'un lieu. Un parcours sur divers tableaux à développement instantané. Des polaroïds, des mots et une bande son. Le souhait du partage. *** Pour un écrivain, parler de soi comporte toujours une part de risque. La fiction, cet art du mentir vrai, offre un paravent à travers lequel ne filtrent que d'éventuelles bribes, des reflets épars. Alexandre Millon a choisi de nous livrer des textes brefs écrits à la manière des chroniqueurs. Partant d'un fait, d'un souvenir, il nous parle avant toute chose de ses racines, de son enfance, de ses voyages, de ce qui le fait vivre, de sa passion des mots, de son attrait pour les belles choses, les bonnes choses. La musique, la peinture, la photographie occupent une place de choix qui participent d'une forme d'accord au monde conviant tous les sens pour une dégustation entre amis. Amours, amitiés, connivences d'un instant, les rencontres sont guidées par la recherche d'un art de vivre fondé sur la douceur et l'authenticité. S'en dégage une vision du monde tout à la fois enthousiaste et lucide où cohabitent le ravissement, la magie et l'indignation. L'écriture est à l'avenant, joueuse et pétillante, mue par le souci du mot juste et la recherche de sens. Volontiers poétique, elle s'écoule en liberté, rendant le propos musical, invitant à une lecture pausée. Et c'est précisément ce qui fait le plein charme de ce volume auquel on revient volontiers comme on réécoute une musique pour mieux en apprécier la fluidité, le mouvement. À telle enseigne que ce qui aurait pu tourner au selfie devient, tout à l'inverse, une caisse de résonance qui nous renvoie à nous-mêmes, à notre propre et singulière humanité. Thierry Detienne
Quand on veut faire taire les minorités, ou leur dénier l'accès aux droits civiques fondamentaux, une des techniques les plus efficaces consiste à les empêcher de s'exprimer. Non seulement en leur barrant l'entrée des écoles et des universités, mais aussi en « cassant » leur musique et leurs chants. Dans les États du Sud des États-Unis, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, certains milieux ségrégationnistes l'ont bien compris. Ils ont notamment aligné dans leur viseur un bluesman dont la voix, circonstance aggravante à leurs yeux, va jusqu'à séduire un public de jeunes Blancs. Dans la foulée, ils ont également coché sur leurs tablettes le nom d'un prospecteur de talents venu du Nord pour enregistrer les meilleurs chanteurs noirs. Derrière deux morts d'apparence anodine se joue une partie démoniaque, qui a pour enjeu la disparition ou la survivance du blues et, à travers cela, l'émancipation de la population afro-américaine. Ou comment une banale enquête sur un meurtre finit par céder la place à une quête initiatique. Où le temps s'écoule par paquets de douze mesures. Et où chaque mot, chaque son se met à osciller pour former une blue note. Une note bleue comme le fond de l'abîme, pour une musique noire comme la couleur de l'âme.
Parti à Suzhou pour retrouver le charme de ses jardins splendides, Gilles rencontre une troublante jeune femme. L'art consommé de la préparation du thé, la méditation sur l'écriture qui débouche sur le monde superbe de la calligraphie, l'évocation des traditions encore vivantes issues d'un passé riche et tumultueux, et surtout l'érotisme subtil dégagé par la personnalité de Fleur de Lotus ouvrent à Gilles un monde insoupçonné. Fasciné par le mystère des jardins, attiré par la sensualité à fleur de peau de la jeune femme, il se transforme peu à peu. Il découvre également la prodigieuse puissance d'évocation émanant de très belles théières, dont la présence frémissante interpelle le regard, la forme manifeste un sens aigu de l'harmonie, l'oeuvre révélant un génie artistique et une extraordinaire virtuosité créatrice. C'est la plongée dans la Chine sauvage, à la fois splendide et redoutable, ses jardins, ses lacs, son gongfu et son histoire millénaire.
L'enfance survit-elle au désenchantement? L'innocence est-elle un leurre ? Le bonheur, une quête vaine? Pour Colline, Aubin et Béatrice, le chemin vers la magie mène au coeur de la forêt, mais se révèle parsemé de ronces et de crevasses. Et quand le père débarque à grand renfort de bulldozers, le monde extérieur les rattrape et Dame Nature s'insurge.
Mon frère et moi entraîne le lecteur dans les profondeurs de l'âme et de la terre.
Thomas est cloué au sol. Il perd l'hélice de sa vie. Son épouse meurt accidentellement. Il se rencontre, rencontre, se laisse déporter. Il voyage. Intérieur nuit. Extérieur jour. Entre road movie dans un mouchoir et grands espaces du Pélion, en Grèce, il tangue. En équilibre instable, il nous parle de la vie dans le deuil plutôt que du deuil dans la vie.
Une renaissance.
À la suite d'un attentat pâtissier sur une toile de Félicien Rops, l'inspecteur des assurances Jean Desjardins est engagé par les responsables du musée Rops pour évaluer les dommages. Cette enquête de routine se transforme bientôt, grâce à l'intervention d'une jeune assistante passionnée, en une quête des traces de l'artiste anticonformiste du XIXe siècle.
Qui a intérêt à récupérer la mémoire de Félicien Rops, peintre sulfureux et amoureux des femmes : les amateurs de tartes à la crème potaches, les bourgeois collectionneurs d'art rentable ou le petit inspecteur qui rêve de raviver sa vie sentimentale?
Une biographie romancée de Félicien Rops, qui joue à réinventer le présent à partir d'un passé fantasmé et de la correspondance de l'artiste, pour mieux croquer les rapports avec l'art, l'argent et l'amour.
«C'est pour trois jours!» «Nous sommes le 19 janvier 2005. Tu viens d'en prendre pour cinq ans, mais tu ne le sais pas. Nous non plus. Tu refuses ton admission dans cette maison de repos. Catégoriquement.» Rien ne nous prépare à jouer le rôle de parents de nos propres parents. Comment incarner cette nouvelle posture à leur égard, affronter leurs demandes impossibles, leurs refus, leurs silences, la vieillesse implacable, les incompréhensions des institutions? Comment préserver ce qui peut l'être? Si possible, jusqu'au bout.
Ma mère tire une nouvelle bouffée de sa cigarette sans me quitter du regard.
- Ça fait des jours que tu as disparu et c'est tout ce que tu as à me raconter?
- Je te l'ai dit, il y a ces nobles. Une princesse qui a fréquenté le château.
Je lui raconte mon histoire. La lettre de Ruspoli, les photos, Falkenhausen, la Gestapo... Ma mère n'a jamais été patiente mais là, elle m'écoute sans m'interrompre. Qui a dénoncé Joseph Barthélémy à la Gestapo? Pourquoi la princesse Elisabeth Ruspoli, malgré ses fréquentations allemandes, n'a-t-elle rien fait pour le sauver? Cette histoire hante le château de Seneffe, où le gouverneur militaire, Alexander von Falkenhausen, tenait sa cour. Et où certains hauts gradés, à l'abri des regards, ourdissaient leur projet d'assassiner le Führer.
Aujourd'hui, dans la petite ville de Seneffe, certains savent encore, mais sont prêts à tout pour enterrer définitivement la vérité.
Un roman basé sur des faits réels.
Je n'avais pas encore défait tous les cartons de mon déménagement. J'étais épuisé, perdu et angoissé. Tout s'était enchaîné trop vite. La séparation, le tri dans mes souvenirs, une photo perturbante découverte sur la cheminée et cette phrase que j'avais écrite dans une histoire inachevée : on peut survivre de mille et un passés mais on meurt dès qu'on a perdu son seul avenir. Elle aurait dû m'aider mais au lieu de ça, plus les heures passaient, plus je me demandais si j'étais vraiment seul dans cet appartement. Pour ne pas sombrer dans la folie, je n'avais pas le choix : je devais me replonger dans l'écriture là où je l'avais laissée.
"Dans notre monde où le savoir se spécialise de plus en plus, les disciplines deviennent parfois des mondes hermétiques dans lesquels seuls les initiés trouvent leur chemin. La linguistique, qui traite pourtant du langage et de la communication que nous ne cessons d'utiliser, n'échappe pas à cette tendance.
Jean-Marc Defays a fait le pari d'ouvrir les fenêtres et de tenter de s'adresser à tous.
Fort de son expérience d'universitaire et d'enseignant, il s'est assigné le défi d'aborder les concepts de disciplines qu'il enseigne sous la forme de textes brefs et accessibles. Pour ce faire, il n'hésite pas à plonger dans nos réalités quotidiennes, à convier son expérience propre, à mobiliser ses talents de conteur.
Au fil des textes, qui forment des entités distinctes et autonomes, se dresse un constat qui fait office de fil conducteur : la plupart des savoirs se sont construits sur un schéma binaire permettant de classer les concepts en les opposant, dans un mouvement de clair-obscur qui stimule l'esprit. Mais ces arbres à deux branches affichent tôt ou tard leurs limites, leurs viennent des bourgeons qui dépassent le modèle, invitant à la nuance, au dépassement des oppositions.
De page en page, nous serpentons parmi des mots-valises que nous utilisons parfois sans en interroger le sens, revisitant par le même coup la manière dont ils organisent notre vision du monde et guident nos actions.
Tout l'art de Jean-Marc Defays est d'établir sans cesse des liens entre l'abstrait et le concret, en puisant dans ses expériences quotidiennes et l'observation de ses semblables. Le regard qu'il porte sur notre monde est tantôt grave, tantôt amusé, toujours vif et ludique. A l'instar des chroniques, qui avec un minimum de moyens convient le général et le particulier, la réflexion et la fable, les dico-tomies ravissent l'esprit et célèbrent l'humanité dans sa complexité en ces temps où les oiseaux de malheur monopolisent l'attention de leurs propos réducteurs. - Thierry Detienne"
À quinze ans, Sally vit à Bruxelles, seule avec sa mère, qui a sombré dans l'alcool. De sa famille, restée à La Roche-en-Ardenne, on ne peut plus parler. La vie de Sally prend un nouveau tournant quand elle découvre que le mari de sa voisine Eva, sympathique septuagénaire, a mystérieusement disparu. Sally se lance alors dans une enquête, qui la mènera plus loin qu'elle ne l'imaginait. Sur la piste de Michel, l'adolescente voit resurgir les questions étouffées depuis des années. Pourquoi sa mère l'a-t-elle éloignée de sa famille ? Cherchait-elle uniquement à la protéger, comme elle le prétend ?
Un roman sur la solitude et la maladie, une histoire de rencontres, une quête moderne, un chemin sinueux pour se (re)trouver.
À quinze ans, Sally vit à Bruxelles, seule avec sa mère, qui a sombré dans l'alcool. De sa famille, restée à La Roche-en-Ardenne, on ne peut plus parler. La vie de Sally prend un nouveau tournant quand elle découvre que le mari de sa voisine Eva, sympathique septuagénaire, a mystérieusement disparu. Sally se lance alors dans une enquête, qui la mènera plus loin qu'elle ne l'imaginait. Sur la piste de Michel, l'adolescente voit resurgir les questions étouffées depuis des années. Pourquoi sa mère l'a-t-elle éloignée de sa famille ? Cherchait-elle uniquement à la protéger, comme elle le prétend ?
Un roman sur la solitude et la maladie, une histoire de rencontres, une quête moderne, un chemin sinueux pour se (re)trouver.
Taklamakan, immense désert aux confins de la Chine avec ses cités enfouies sous les sables depuis l'abandon de l'antique Route de la soie. Marc Debruyn, un linguiste belge, y fait une découverte qui fait grand bruit : des manuscrits dans une langue inconnue qu'il parvient à déchiffrer.
Rencontre improbable, il est approché par Chloé ; cette jeune Américaine a consommé un médicament qui l'a plongée dans une immense détresse psychique et elle croit que les textes du Taklamakan la mettront sur le chemin de la guérison. Marc, lui, rêve de retrouver les auteurs de ces écrits, le mystérieux peuple celte qui a traversé toute l'Eurasie pour s'établir, il y a quatre millénaires, aux portes de l'empire du Milieu : les Tokhariens. Se sont-ils tous fondus dans le peuple Ouïghour ou quelques-uns subsistent-ils dans une vallée perdue?
Ensemble, Marc et Chloé partiront au Taklamakan. Un parcours avec ses déboires, ses tribulations, ses doutes, ses surprises et ses épreuves, un parcours qui va les transformer et leur permettre d'atteindre ce que l'un et l'autre cherchent depuis l'adolescence.
Faut-il un Taklamakan pour se révéler à soi-même?
Depuis que l'Occident s'intéresse à l'Orient, le thé fascine. C'est peut-être encore plus vrai aujourd'hui qu'hier. Les mots du thé japonais sont partout : thé vert sencha, matcha, cérémonie du thé... Qui n'a jamais ressenti le désir d'explorer cet univers, son histoire et les rituels fascinants qui l'entourent ? Qui n'a jamais voulu pousser la porte d'une maison de thé pour s'offrir quelques grammes de ces belles feuilles en espérant élargir ses horizons gustatifs ?
Et pourtant, que savons-nous du thé japonais ? Seriez-vous étonnés si l'on vous disait que la quasi-totalité des thés nippons est manufacturée en thé vert ? Saviez-vous que ces mêmes thés verts ont la particularité de présenter une cinquième saveur qui n'est ni sucrée, ni salée, ni amère, ni acide et qu'on appelle umami ? Connaissez-vous cette cérémonie élaborée au XVIe siècle qui place la préparation d'un simple bol de thé au centre d'une réflexion philosophique et esthétique ?
Le présent ouvrage propose une histoire et une géographie des thés japonais, un inventaire raisonné de ses nombreuses variétés, des plus courantes aux plus rares, un guide de préparation, une exploration des liens entre thé et spiritualité, ainsi qu'un cahier de recettes originales. Il s'adresse à toutes celles et ceux qui voudraient s'initier aux thés du Japon.
Manon et moi avions trouvé refuge dans l'appentis du dispensaire déserté de Badényabougou. Nous nous étions glissés à la hâte dans ce cagibi resserré et sans fenêtres jouxtant l'ample salle de soins. Dans cet espace confiné, Manon se déchirait d'angoisse, je la serrais dans mes bras et tentais de la réconforter. Nous croupissions là, dissimulés derrière des cartons vides, des madriers, des tôles, une table d'examen, une étagère métallique.
Eduardo, médecin volontaire dans l'hôpital d'une bourgade sahélienne, se fond rapidement dans le microcosme local. Il est touché par la grâce distante de Fatimé et vit une passion intense avec Manon, globe-trotteuse de passage. Lorsqu'une bande armée s'infiltre dans ce coin reculé, c'est le cauchemar ! Face à la sauvagerie, les certitudes se lézardent. Sur qui compter ? Que devient la solidarité ?
On aimerait bien trouver la recette. Mais il nous faut choisir dans tout ce mouvement permanent. Alors, on tâtonne.
On expérimente.
On déguste souvent.
On découvre des saveurs qui nous enchantent.
On frôle aussi l'écoeurement.
On digère le pire, parfois.
On se lance avec passion dans de complexes alchimies qui exigent du temps, de la patience, de l'exclusivité, pour atteindre une joie passagère.
Et c'est soudain dans l'improvisation spontanée qu'on touche au ravissement. Peut-être parce qu'on a appris à le capter.
On se met à table. On partage. Bon vivant, on apprécie la douce mélancolie des saveurs sublimées de nos bonheurs anciens. Et des épices nouvelles illuminent notre présent.
«Vous raconteriez ça à quelqu'un, il ne vous croirait pas. Pourtant je l'ai vu de mes yeux. J'y pense encore souvent mais je n'en parle à personne. À qui le raconter?» Fille d'émigrés polonais, Bruna passa son enfance dans le nord de la France puis à Seraing où son père était mineur. En 1941, alors qu'elle venait d'avoir seize ans, elle fut arrêtée par la Gestapo et envoyée comme travailleuse forcée en Allemagne. Prise dans un engrenage infernal, elle est ensuite transférée dans le camp de concentration de Ravensbrück avant d'échouer dans celui, plus terrifiant encore, de Bergen-Belsen. Ce livre raconte son histoire, depuis sa naissance en Pologne jusqu'au miracle de sa libération en avril 1945 et son retour à Seraing. Document littéraire exceptionnel composé à partir du témoignage d'une rescapée de l'horreur nazie, il constitue une extraordinaire leçon de volonté et de courage.