Le temps n'est que cela ce qui passe malgré en dépit de en vain et jamais l'air de rien et qu'on le considère le mesure il n'en fait pas moins qu'à sa tête de mule et se tasse dans les coins il s'étend il s'allonge il se saoule sur la scène de son propre théâtre tu crois le compter en songe le tenir un instant en sa vive demeure mais il n'est que cela et simultanément n'est pas comme l'eau versée au sol te renvoie ton image avant d'être bue sauvagement par le sable complice
Les thèmes de l'errance, de la nature, de la solitude consentie ornent ces poèmes d'une réflexion, quasi au jour le jour, sur le répons à l'autre, office bien moins aisé, puisque les mots ont cette liberté d'usage qui leur confère présence et tremplin. Ici, le souci de décrire par le menu la quotidienne présence des choses facilite sans doute l'empathie ressentie par le lecteur : chaude présence de «l'oiseau», de la femme désirée, de la «neige bleue», des saisons qui glacent ou émerveillent. Le «voyage immobile» a bien des charmes et la pluie des images concède au regard style et acuité, comme d'une vision qui anime ce qu'elle dévoile. «La nuit abrège» certains destins et les «sans-logis» ont leur place dans ces regards entremêlés sur un monde décidément à la dérive. On lit avec patience ces beaux poèmes d'amitié consentie ; on serre les mots levés au coin d'une page et on «échange» vraiment avec le doigté sensible de deux auteurs gagnés par l'intimisme vivifiant.
A déguster lentement comme un bon cru.
(Extrait de la préface de Philippe Leuckx)
Treize nouvelles, dédiées à toutes les femmes réelles ou imaginaires, et à ceux qui peuvent les aimer.
Une jeune femme reçoit en héritage les enseignements de sa grand-mère préférée, Nina, décédée.
Résistante juive et prisonnière politique durant la seconde guerre mondiale, Nina s'était donné pour mission de libérer le monde des monstres. Trouver la force pour continuer à aimer, vivre et résister.
Entre documentaire et fiction, «Cheveux Rouges» est un millefeuille aux couleurs de la transmission, du devoir de mémoire et de l'amour comme acte de libération de la vie.
Des tréteaux du bateleur aux pays de lumières, à la recherche de l'étoile ou de l'ordre magique, Carine-Laure Desguin nous entraîne sur un chemin constitué de vingt-huit stations, vingt-huit arrêts sur images d'arcanes majeurs. Vingt-huit, c'est-à-dire que, l'espace de quelques poèmes, la poétesse a pris des libertés avec les lames traitées individu-ellement pour atteindre à un nombre parfait (divisible par la somme de ses diviseurs) de textes qui vont s'accorder à l'unisson d'un la initial.
On peut parler de poèmes-hologrammes qui débordent même les attributions dévolues à chaque arcane et s'enrichissent de tout le jeu. Chaque lame rend un son propre, livre une brassée de métaphores formant un accord pour donner ce que Desguin nomme les champs de solfège raisonnés, machines à aimanter des lignes mélodiques et à creuser des galeries d'images.
"Parfois on se souvient que quelqu'un nous aimait..." Accoucher d'une douleur, souffrir, s'ouvrir, et qu'elle sorte glissante, sanglante, qu'elle se mette à vagir. Déjà elle quitte Feyaerts. C'est la délivrance. Mais cette douleur lui appartient, il doit la guider, l'assagir, l'éduquer, en faire un souvenir, un rappel, un sourire. Elle existe et tant que la mémoire est claire, il s'en souviendra telle une brume légère, parfumée d'une odeur de fièvre.
"Ne rien regretter de nos vies à plutôt coucher dehors que dedans..." La poésie de Pascal Feyaerts a la souplesse d'un vent léger, il ouvre avec respect les portes de l'espace et son rêve a des ailes, il plane dans l'apesanteur. Ses songes ont des éclats d'argent, des intimités de voile et de soie, une femme s'ouvre avec une lenteur voluptueuse comme une fleur sous le soleil de mai. Il ose exister entouré du symbole du blanc, une mariée se "souviendra longtemps de cette lumière un peu violente qui l'habitait à l'heure du serment..." Ses poèmes ont le charme étonnant de ce va-et-vient entre le sublime et ce noir chemin qu'il faut suivre heure après heure, entre le doute et la foi, entre le silence et le cri, entre l'amer et le miel.
"Entre un amour ancien et l'espoir qui renaît." (Extrait de la préface d'Anne-Marie Derèse)
Il y a, dit Jean Castelli dans sa préface à ce recueil, des femmes, des hommes qui persistent à défendre la poésie. Au pragmatisme omniprésent, ils opposent ce qui ne sert à rien, donc l'indispensable : la musique des mots, les rêves dans lesquels ils vivent et qu'ils veulent faire partager.
C'est un printemps qui souffle sur les mots les vers qu'on espère ainsi que les filigranes sonores d'anciennes arcanes, une fraîcheur où remonte la chaleur à des livres d'heures. Cela chante et d'aventure nous hante. Qu'en nous le sens trouve la résonnance des émerveillements. À travers les rythmes, la respiration même fait sens, voix native, gratuité d'un air.
"Une petite chambre aux volets entrouverts, un vieux noyer, un mur d'enceinte au ciment craquelé et le poète qui veille la nuit à épier le ciel...
Quelques mots s'ensuivent au petit jour quand la lumière effleure la rosée et que la fleur promet des jours heureux.
De l'élixir du quotidien, Patrick Devaux nous livre ses petits bonheurs, au goutte à goutte, dans un recueil d'apaisement. Au revoir tristesse, aujourd'hui l'aube lui sourit.
Mots sans majuscules, sans points, sans virgules, juste des sons qui s'articulent et qui s'échappent pour qui veut suivre le vol des oiseaux dans la tiédeur du soleil et s'en réchauffer le coeur. Comme au vase, ""il y reste parfois au fond comme un soupçon d'été""."
L'enfant poète - le poète enfant - vit dans un monde d'avant le monde, d'avant les désillusions, d'avant les meurtrissures inévitables, un temps de « chair », un temps qui ne fait que s'écouler. Ainsi « Sans doute n'aimais-je rien tant que le temps qui s'écoulait, le vent qui dans mes cheveux me renouvelait la promesse des instants, la grâce d'un moment où le monde nous fait vibrer de son onde, matière dont l'être nous remplit, lumière à notre esprit ».
L'enfant était heureux, vivant, ne connaissant du réel que ce qu'il percevait de ses propres yeux, en quête pourtant d'étoiles comme l'homme de la Mancha projette le « pari de l'étoile ». Et pour vivre, la poésie, tout autant que la peinture, donne accès à un réel plus lumineux - différent selon qui le perçoit - à défaut, comme les hirondelles, de pouvoir ressentir « la légèreté de vivre ».
Il y a du Kundera de « L'Insoutenable légèreté de l'être » dans le poète enfant Aubevert, qui évolue dans cette époque bénie où le pays nageait dans la prospérité et dans la liberté... , liberté toute relative, car « penser de travers » n'avait guère droit de cité sous l'égide de L'Église et de ses croyants zélés. Et le poète aujourd'hui, en mémoire de l' enfant heureux mais aussi coquille de noix sans foi ni loi, se doit de croire en la vie en cette époque de retour des confessions , mais aussi de croire encore à cet enfant dont les yeux se dessillent.
Aubevert le poète livre ici un livre magique, solaire, où la poésie partout présente se met au service du temps, du monde, du sens profond de la vie.
Vendémiaire, an 424.
Bretagne rase campagne : au pic des caps, l'arbre a perdu pied. Il a rendu les armes, ras la bruyère violette et ras l'ajonc, à l'éclat un peu sale. Le chêne a courbé l'échine, laissé le terrain aux épines. Terre extrême, Finistère sous les vents rugissants, entrecoupée par les vallées noyées, comme aux appels d'une Ys, j'épelle vos combes à l'étiage d'une tombe.
Au reflux de la mer, d'aventure, des vestiges ressurgissent d'un temps si révolu que j'en conçois le vertige. Tant de bateaux se sont échoués. Leur cage thoracique repose dans l'eau.
Pays d'Armor, je vous sais terre des morts au cap des naufrageurs. Sur la mémoire de leurs feux, semble veiller un phare, épaulé par un contrefort de rochers, tandis que sur le plateau pelé, la cuscute parasite ébouriffe la lande d'une rousseur insolite. On dit qu'elle a tôt fait de couvrir un site et de le dépayser, si vite qu'on croirait un tour de magie.
Bretagne coupe rase des arbres sous la tempête, aux feux follets dont le vent ranime la brande, sous le remembrement qui, tel un agent Orange, un défoliant, balaya les haies, repoussant les voies de l'étrange au maquis des halliers. Ultime coupe-vent, un paraphe de chèvrefeuilles sépare le jardin du champ voisin.
Traquant la ronce des mûriers, les glands de chêne, il me semble repousser du jardin domestiqué la nostalgie envahissante des sauvageries, le geai et le sanglier qui nu, se vit cochon. Moi qui me prétendais coureur des bois, annonciateur des ménades sur des pistes nomades, j'hérite d'un improbable pré à vache pour terre arable.
Je me vois logé au rang de sédentaire, habitant d'un rêve arrêté, Merlin dans la maison de verre de sa légende, cultivant ses songes pour rançon de ses changes. Faut-il, pour qu'en fleurisse le nom, consentir aux roses le sacrifice d'un sang que la ronce prélève de force? Je m'égratigne à tourner autour, sans doute indigne de leurs atours. La cétoine dorée, qui leur est dédiée, les dévore de baisers. Dois-je les en épouiller, ou en est-ce la dernière touche comme d'un supplément d'âme, le camée idoine?
J'émargeais jadis, obsolète poète, à l'ordre des arbres et des bêtes auxquelles leur robe suffit de peau. Aussi je me sentais dépourvu de ne plus aller nu, consigné au rebut d'une fière tribu. J'empruntais à l'adamite sa bure; mon corps identifiait mon humanité, sans qu'aucune pudeur ne puisse me la contester.
Le verbe m'habillait de son tissu.
Ainsi qu'un coeur bat au rythme d'un sang, que Marianne se lève pour brandir un poing, Fabre d'Églantine soustrait aux Saints le calendrier romain pour le restituer au rythme des saisons.
On ne sait, au sortir de l'hiver, bourgeon ou bouton, l'éveil révolutionne le monde pour autant qu'un coeur s'élance à la poursuite des soleils.
Un vent transporte le monde et c'est aux lèvres toute la puissance des ondes que traduit le poète.
Par delà l'évocation du désert réel, Harry Szpilmann nous parle d'une traversée d'un désert intérieur qu'il nous livre par poèmes et aphorismes interposés.
«La subjuguante fascination de l'homme pour le désert n'émane-t-elle pas d'une sorte de passion passive et sans objet, fruit d'un désastre consumant tout et n'épargnant rien de son incendie glacé?» Question qu'on peut se poser à bon droit, en effet, tant le désert ne se prête guère qu'à être quitté, lorsqu'on aime la vie, ses couleurs et ses parfums.
Et, dans la dernière suite, qui aborde explicitement l'écriture :
«Écrire se révèle quelquefois être une cruelle façon d'aborder, tout en vertiges et halètements, sa propre vulnérabilité. Au risque de ne jamais s'en relever.» «Ces quelques signes que la blancheur de la page recueille dans la concrétude de l'encre, jamais ne préserveront l'écrivant, tandis que la spirale de l'écriture l'y précipite, de l'insondable de sa nuit.» Il n'y a rien à ajouter.
Annie Préaux a toujours été pas-sionnée par le travail de la pierre, que ce soit celui des arts premiers ou les créations de l'homme qui partage sa vie.
La pierre, ses failles, sa peau brute, la forme plus ou moins élaborée, utilitaire ou artistique, qui lui est conférée par l'intention et l'art du tailleur ou du sculpteur.
La pierre, symbole de densité de la matière, de résistance, de perma-nence. Ses liens avec le cosmos, le temps long. La pierre qui peut être roc ou sable. La pierre noire, bleue ou blanche. Ou blonde.
La pierre, celle que nous portons en nous, taillée, brisée, trouée de lumière et qui «sait tout le vrai de l'être au monde».
Celle que nous polissons notre vie durant.
On dit la politesse du désespoir. Légère nous apparaît ici la poésie déclinée dans la fantaisie d'un parcours d'artiste.
Hasard et nécessité, on y voit Dieu jouer avec le feu. Certes, Dieu n'est pas tombé dans la marmite, étant inné, mais il s'efface du monde qu'en apprenti sorcier il a créé. Dieu est le bouilleur de crus, le savant brouillon dont nous sommes l'erreur.
A quelle pierre philosophale fixerons-nous sa mémoire?
«Doit-on être croyant pour obtenir la grâce?» s'interroge l'auteur.
Sans doute faudrait-il sortir de la caverne de Platon, retrouver la candeur de l'enfant, né comme le papillon de la chenille d'un chou, d'un coeur léger butiner les fleurs, nous frotter aux pollens.
Qu'est la maturité à l'Homme traversé de courants d'air, sinon l'attache d'une enfance choisie que surprend à persévérer la poésie?
Le temps, l'espace, les lois de l'univers, à travers les lieux qu'il se souvient de rêver, le créateur brouillon ne peut qu'être nostalgique de son geste. Sa création lui échappe dans l'instant où il s'en retire, telle la mer du rivage.
Sans jamais se prendre au sérieux, sur un fond mélancolique, l'auteur, humoriste, nous fait vivre ces instants futiles dont nous pèse l'insoutenable légèreté. Modeste à l'égal de l'auteur, je ne prétends ici produire qu'un écho de voix vive. Au fil des mots, comme d'un linge, il donne du fil à retordre.
Le poète est celui qui inspire. Il me semble ici que le non-sens s'érige en sens pour en masquer l'absence, la dérision pour acte de foi dans la raison.
Citons pour finir ces mots « A l'intérieur de cette pierre évoluait la couleur gourmande du miel, le pastel des plaines qu'on rencontre en Arabie sous le couchant, la teinte acide et juteuse d'une orange qu'on vient d'arracher. C'était un soleil en devenir, une étoile endormie » On se dit qu'à force de vouloir épurer tout ce qui serait de trop, seule la fantaisie peut surseoir au blanchiment du sens.
La littérature n'est pas le domaine du progrès, heureusement nous confie le poète.
On se dit qu'au sortir de l'obscurité, Icare apparaît comme l'allégorie du Progrès qui, par l'euphorie qu'il suscite ne peut que se brûler les ailes pour renaître de ses cendres sous une forme que nous ne pouvons anticiper : un blanc.
Certains aspects du monde, semble-t-il, ne peuvent se dire que dans une autre langue. Imaginons que c'est celle du poème.
Ces textes parcourent les états de l'été, du nord au sud, des côtes aux crêtes, rencontrant des lieux qui se disséminent, se fracturent, s'estompent.
Archipels, rocailles, plis montagneux, faubourgs...
Des lieux où l'on oublie l'idée du centre et par là même, le rêve du sens.
A chaque fois apparaissent les limites de notre perception, et de notre prétendue communion avec le monde.
Et l'idée s'affirme peu à peu que celui-ci n'est pas aussi « fait » pour l'homme qu'on le pense, et qu'on continue à le penser aujourd'hui, même en critiquant l'empreinte de l'homme sur son environnement.
« Rien ne se passe. Je me suis endormie contre Alice. Alice in Wonderland. Alice en bronze, souriante au détour d'une allée de Central Park. Je me réveille doucement. J'ai soif, il fait chaud. C'est un jour d'été. » Réveil au pied des tours verticales de Manhattan ? Vraiment ? Ou le petit bistrot bruxellois, dénommé le Central Park, tendrait-il sa terrasse d'été, sans nul doute propice à partager les instants surréalistes d'une quotidienneté insolite ? Car c'est bien dans une ambiance typiquement bruxelloise et flamande que nous fait naviguer l'auteure.Au fil du quotidien, l'onirique frôle l'absurde sur l'aile des tendresses et des solitudes.
Philippe Leuckx a le verbe nomade, il nous conduit dans le mystère de chemins invisibles. Il nous donne à voir, à sentir, à rêver. Une émotion se lève dans les hautes herbes de la mémoire. Mais le soir est-il si sûr ?
On ressent une inquiétude malgré l'oiseau si présent, une difficulté à recevoir les séductions de la nature. Le poète est sans force devant la langue de la montagne. L'enfance revient vers lui avec ce père, ce géant qui ensemence ses souvenirs, porte l'immense bleu entre ses mains.
Philippe Leuckx se fait humble (une belle humilité) devant l'immense beauté, son âme est frémissante, il avale les cieux dans une caresse de langue et de verbe. Les voix qui se glissent dans la saison dorée, le délivrent, lui ouvrent des instants de fraîcheur on ose à peine nommer le jour. Souvent ces voix reviennent vers lui pour lui murmurer des messages légers, des voix simples et sages venues de l'autre côté des miroirs. Il parle de la fidélité du ciel qui se souviendra de nous.
Un esprit ailé plane au-dessus des cimes et vient se poser sur l'épaule du rêveur. Leuckx arrache une plume, la taille, la trempe dans l'encre et nous écrit un songe qui se déroule tel un ruban dans la fragilité de l'air. Sa plume voyage, emprunte tous les sentiers de ses visions, tous ses éblouissements. Les paysages s'ouvrent sur sa feuille, l'encre jaillit, caresse le vert de l'herbe, le rouge des fleurs, le gris de l'au-delà.
(Extrait de la préface d'Anne-Marie Derèse)
Ce recueil de poèmes de Lucy Torrekens est le choix de l'amour. L'amour pour son époux qu'elle a connu dans la voluptueuse éclosion de ses quatorze ans et qu'elle a mené toute une vie dans la chaleureuse émotion des corps. ... Lucy Torrekens touche aux symboles, elle traverse le miroir pour mieux comprendre la douleur nue, à l'état pur. La douleur qui traverse des êtres faits de chair, de sang et d'os. La douleur envahissante, pénétrante jusqu'à la moelle.
Le mur infranchissable de plus jamais le regard, plus jamais les mains, plus jamais la danse folle des jours de fêtes.
Attirée par les ténèbres, son ombre, déjà, la recouvrait.
......
Mater Dolorosa, mère des douleurs, vous êtes au plus profond d'un gouffre.
Et l'horloge fait le même chemin, la même ronde toujours recommencée, elle tourne effaçant le temps, effaçant l'espoir. Prison du temps. Pas la moindre lueur d'évasion.
Un jour, elle marquera l'heure :
Alors, seulement alors, vous serez prête pour des retrouvailles.
On ne sort pas intact de Quand rôdent les loups ...
Extrait de la préface d'Anne-Marie Derèse
On ne saurait sonder la tristesse de la perte, la désertification que produit un deuil.
Ce recueil semble s'inscrire par le ton à la suite du précédent, également paru aux éditions Le Coudrier, « Le mendiant sans tain ». C'est avec le même talent que Philippe Leuckx traitait l'esseulement de l'errant frappé d'invisibilité et qu'il aborde à présent son propre sentiment de disparition dans l'arrachement à l'autre.
Le vide laissé magnifie la présence perdue et la lumière même semble opposer un mur infranchissable, comme noir le Lac de Lamartine.