À la fin des années 1960, un ingénieur fonde une ville sur un territoire prétendument vierge. Il a rêvé cette ville intensément, il veut qu'elle change la vie, respecte la nature, invente le futur et fasse advenir tout un monde nouveau. Il la baptise Sophia-Antipolis.Seulement rien ne vieillit plus vite que le futur.Seulement aucun territoire n'est jamais vide de passé.Seulement les rêves, à devenir réels, prennent des tours inattendus.En s'attachant à six personnages fictifs ou réels, en remontant les liens d'amour, de filiation et d'amitié noués autour de Sophia-Antipolis, ce «roman topographique» incarne les histoires irréconciliables d'une cité qui se voulait idéale.
«Des bâtiments naissent et la forêt recule. Les hautes forêts de Sophia-Antipolis, où les feuillages scellaient le ciel, où les sentiers glissaient dans le silence figé d'un autre monde, où on ne voyait, derrière les arbres, que d'autres arbres et d'autres arbres encore, ces forêts s'amenuisent, deviennent interstices, remblais, talus. Des bâtiments naissent et Sophia-Antipolis marche sur ce qu'elle voulait préserver.»
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La famille Pelletier.
Trois histoires d'amour, un lanceur d'alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d'exotisme, une passion soudaine et irrésistible.
Et quelques meurtres.
Les romans de Pierre Lemaitre ont été récompensés par de nombreux prix littéraires nationaux et internationaux. Après sa remarquable fresque de l'entre-deux-guerres, il nous propose aujourd'hui une plongée mouvementée et jubilatoire dans les Trente Glorieuses.
«C'est l'innocence du hasard qui donne à une rencontre son caractère fatal et stupéfiant.»Deux amis de jeunesse se recroisent lors d'un mariage:Jean, employé au tri postal et passionné de philosophie, et Paula, jeune bourgeoise mariée. Ils entament une liaison qui réveille en eux un merveilleux sentiment d'être au monde. Mais cela suffira-t-il à leur bonheur, comme ils semblent prêts à le croire?Entre humour et gravité, une passion dont le secret réside autant dans la fièvre érotique des amants que dans leur quête d'existence.
«Très vite, tous se demanderaient sans se l'avouer comment on avait pu jusqu'alors vivre sans André, son babillage, ses rires, sa vitalité tendre et sa douceur. Il avait été dans la maison comme une chanson vive, en dépit des ragots et de ce trou que creusait dans sa vie l'absence d'un père.».
André grandit heureux dans la famille de sa tante, auprès de ses cousines. Mais au fond de lui reste tapie la douleur d'être le fils d'un père inconnu et d'une mère distante. Alors qu'André est sur le point de se marier, sa mère lui livre un nom...Dans la France rurale du KKe siècle, l'Histoire du fils est aussi celle de trois générations qui se débattent avec le poids des silences familiaux.
Adolescente revêche et introvertie, Jenny Marchand traîne son ennui entre les allées blafardes de l'hypermarché de Sucy-en-Loire, sur les trottoirs fleuris des lotissements proprets, jusqu'aux couloirs de son lycée.
Dans le huis-clos du pavillon familial, entre les quatre murs de sa chambre saturés de posters d'Harry Potter, la vie se consume en silence et l'horizon ressemble à une impasse. La fielleuse Chafia, elle, se rêve martyre et s'apprête à semer le chaos dans les rues de la capitale, tandis qu'à l'Élysée, le président Saint-Maxens vit ses dernières semaines au pouvoir, figure honnie d'un système politique épuisé.
Lorsque la haine de soi nourrit la haine des autres, les plus chétives existences peuvent déchaîner une violence insoupçonnée.
« Le hasard m'avait fait naître sur un morceau de territoire dont l'histoire pouvait s'inscrire entre deux dates : 1830-1962. Tel un corps, l'Algérie française était née, avait vécu, était morte. Le hasard m'avait fait naître sur les hauteurs de la Ville Blanche, dans une rue au joli nom : rue des Bananiers. Dans la douceur de sa lumière, j'avais appris les jeux et les rires, j'avais appris les différences, j'avais aimé l'école Au Soleil et le cinéma en matinée, j'avais découvert l'amitié et cultivé le goût du bonheur. ».
En remontant le cours d'une histoire familiale sur quatre générations, Béatrice Commengé entremêle subtilement la mémoire d'une enfance et l'histoire de l'Algérie française. Au plus près de l'esprit des lieux, elle parvient à donner un relief singulier au récit de cet épisode toujours si présent de notre passé.
A quoi ressemble une vie ?
Pour la narratrice, à une déclaration d'amour entre deux enfants de quatre ans, pendant une classe de musique.
Ou à leur rencontre en plein hiver, quarante ans plus tard, dans une rue de Paris.
On pourrait aussi évoquer un rock'n'roll acrobatique, la mort d'une mère, une exposition d'art contemporain, un mariage pour rire, une journée d'été à la campagne ou la vie secrète d'un gigolo.
Ces scènes - et bien d'autres encore - sont les images où viennent s'inscrire les moments d'une existence qui, sans eux, serait irrévocablement vouée à l'oubli.
Car tout ce qui n'est pas écrit disparaît.
Conjurer l'oubli : tel nous apparaît l'un des sens de ce roman animé d'une extraordinaire vitalité, alternant chutes et rebonds, effondrements et triomphes, mélancolie et exaltation.
Oeuvre majeure d'une romancière passionnée par l'invention des formes, L'Eternel Fiancé confirme son exceptionnel talent : celui d'une auteure qui a juré de nous émerveiller - et de nous inquiéter - en proposant à notre regard un monde en perpétuel désaccord.
En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l'inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s'engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l'Argentine, quelle vérité l'attend au centre de ce labyrinthe ?
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l'accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s'observent, discutent, boivent, font beaucoup l'amour, et s'interrogent sur la nécessité de la création à partir de l'exil. Il va surtout s'attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda...
D'une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l'exigence du choix entre l'écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d'amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.
Ce n'est pas vraiment une ville, plutôt une sorte de village de pêcheurs aux maisons d'un étage, en bois peint de couleurs vives, nichées au creux d'un bras de mer qui s'enfonce comme une langue, à l'extrême nord de la Norvège. C'est là que tout commence, ou plutôt que tout semble finir. Ça a débuté avec l'accident sur la plateforme pétrolière, de l'autre côté du chenal. Ça continue avec cette fissure qui menace le glacier, ces poissons qu'on retrouve morts. Quel est le lien entre tous ces événements ? C'est en tant qu'ingénieur que Noah, enfant du pays, va revenir et recroiser la route de trois de ses anciens amis, comme au temps où il était le maître de leurs jeux de rôles, Sigurd, du nom de cette maudite plateforme.
Illusions perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris à la recherche de la gloire. Comédie des moeurs provinciales et parisiennes, fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie, sous le signe de la perte et de la désillusion.
Il y a d'un côté le colosse unijambiste et alcoolique, et tout ce qui va avec : violence conjugale, comportement irrationnel, tragicomédie du quotidien, un « gros déglingo », dit sa fille, la narratrice, un vrai punk avant l'heure. Il y a de l'autre le lecteur autodidacte de spiritualité orientale, à la sensibilité artistique empêchée, déposant chaque soir un tendre baiser sur le portrait pixellisé de feu son épouse. Mon père, dit sa fille, qu'elle seule semble voir sous les apparences du premier. Il y a enfin une maison, à Carrières-sous- Poissy et un monde anciennement rural et ouvrier.
De cette maison, il va bien falloir faire quelque chose à la mort de ce Janus, gaillard fragile à double face.
Capharnaüm invraisemblable, caverne d'Ali-Baba, la maison délabrée devient un réseau infini de signes et de souvenirs pour sa fille qui décide de trier méthodiquement ses affaires. Comment déceler une cohérence dans ce chaos ? Que disent d'un père ces recueils de haïkus, auxquels des feuilles d'érable ou de papier hygiénique font office de marque-page ?
Et puis, un jour, comme venue du passé et parlant d'outre-tombe, une lettre arrive, qui dit toute la vérité sur ce père aimé auquel, malgré la distance sociale, sa fille ressemble tant.
« L'enfance est une boule d'argent, une boule lumineuse où jouent et disparaissent les reflets de souvenirs altérés. ».
Dans le lourd manoir aux sombres boiseries, Miss Jan s'apprête à devenir Virginia. Mais naître fille, à l'époque victorienne, c'est n'avoir pour horizon que le mariage. Virginia Woolf dérogera à toutes les règles. Elle fera oeuvre de ses élans brisés et de son âpre mélancolie.
La prose formidablement évocatrice d'Emmanuelle Favier, l'autrice du Courage qu'il faut aux rivières, fait de cette biographie subjective un récit fiévreux et vibrant.
« Comme on se souvient d'un chien perdu, c'est ainsi qu'il pense à la littérature. Il cherche à se convaincre qu'il en est débarrassé, que la vie sans elle serait plus douce et plus facile ; qu'il pourrait tout bonnement la remplacer, cette habitude tyrannique, par une autre moins exigeante, un passe-temps, comme il convient à ceux qui n'attendent plus rien du temps sinon qu'il passe. » En 1875, miné par des problèmes de santé et d'argent, Flaubert se considère fini. Espérant reprendre goût à la vie, il se rend à Concarneau pour passer l'automne auprès de l'un de ses amis savants. Les bains de mer et les nouvelles, les promenades sur la côte et les rencontres se succèdent, en vain. Un jour pourtant, dans sa petite chambre d'hôtel, l'envie de l'écriture le saisit. En est-il encore capable ?
L'Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d'intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l'Anschluss par l'auteur de "Tristesse de la terre" et de "14 Juillet" qui lui a valu le prix Goncourt 2017.
J'ai un sujet de roman policier que j'écris pour Duhamel (série noire). C'est un sujet tellement bon que j'en suis moi-même étonné et légèrement admiratif. Si je le loupe, je me suicide au rateloucoume et à la banane frite.
B. V.
Décembre 1950. Frank Bolton, un jeune colonel de l'armée américaine, rentre de la guerre de Corée avec une main en moins. Peu de temps après son retour, il s'aperçoit que toutes les filles qu'il a aimées tombent, l'une après l'autre, sous les coups d'un assassin. Avec Narcissus Rose, son ami détective, il se lance sur sa piste dans une noirceur croissante.
Boris Vian imagina le déroulé de ce roman, en écrivit quatre chapitres et s'arrêta là. Pour les cent ans qu'il aurait eus, ses héritiers ont confié à l'Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) la mission d'écrire la suite...
Jeux olympiques de Los Angeles, 8 août 1984. Un jeune homme aux boucles brunes court à petites foulées, sa perche à la main.
À des milliers de kilomètres, en pleine nuit, un enfant est planté devant son poste de télévision. Il regarde Pierre Quinon qui s'envole, décroche la médaille d'or du saut à la perche. La prouesse lui fait oublier, un instant, le souffle court de sa mère dans la chambre à côté.
Pourtant...
Malgré une jeunesse assombrie, l'enfant construira sa vie. En dépit d'une jeunesse lumineuse, Pierre Quinon écourtera la sienne. Il se défenestre le 17 août 2011, miroir inversé du saut qui l'a sacré dieu de l'Olympe.
Deux trajectoires, deux existences, racontées par la mémoire du coeur.
Elle, mariée, mère, prof. Trop sérieuse? Lui, célibataire, joggueur, banquier. Mais qui parle à son chien. Entre eux, une passion sublime, mais qui ne pouvait que mal finir.
Laure, prof d'université, est mariée, mère de deux filles et propriétaire d'un pavillon. À 40 ans, il lui semble être la somme, non pas de ses désirs, mais de l'effort et du compromis.
Clément, célibataire, 50 ans, s'ennuie dans la finance, au sommet d'une tour vitrée, lassé de la vue qu'elle offre autant que de YouPorn.
Laure envie, quand elle devrait s'en inquiéter, l'incandescence et la rage militante qui habitent sa fille aînée, Véra.
Clément n'envie personne, sinon son chien.
De la vie, elle attend la surprise. Il attend qu'elle finisse.
Ils vont être l'un pour l'autre un choc nécessaire.
Saisis par la passion et ses menaces, ils tentent de se débarrasser l'un de l'autre en assouvissant le désir... Convaincus qu'il se dompte.
Dans une langue nerveuse et acérée, Maria Pourchet nous offre un roman vif, puissant et drôle sur l'amour, cette affaire effroyablement plus sérieuse et plus dangereuse qu'on ne le croit.
Rabalaïre, en occitan, désigne une personne seule qui n'est jamais chez elle, « un mec qui va à droite, à gauche, un homme qui aime bien aller chez les gens ». Ici, le rabalaïre, c'est Jacques, chômeur, passionné de vélo, solitaire mais d'une humanité à toute épreuve, et qui, entre Clermont-Ferrand, les monts d'Auvergne et l'Aveyron, va connaître, plus ou moins malgré lui, toute une série d'aventures rocambolesques, mystérieuses, voire criminelles. Il aime Robert qui vit avec ses vieux parents. Il va faire la rencontre de personnages étonnants : un vieux berger qui ne parle qu'occitan et distille la Brigoule, une gnôle aux pouvoirs surpuissants qui sera l'objet d'un trafic dans la région, un curé pas toujours orthodoxe, un peu chaman, qui initie Jacques aux voyages dans le pays des morts, Ysaline, une jeune prostituée dont Jacques tombe amoureux, un « Collectif d'action citoyenne », des terroristes islamistes et des attentats à Clermont-Ferrand sur fond de racisme et de suspicion généralisée, Rosine, propriétaire de bar à Gogueluz, veuve et débordante d'affection malgré la jalousie de son fils Eric, et de très nombreux amants. Ses divagations à vélo, sur le col de l'Homme mort, en forêt, ou sous les effets de la drogue, de l'excitation sexuelle, conduisent Jacques à des situations ambigües, parfois extrêmes. Grand roman picaresque, cru et sexuel, mais aussi roman d'amour, roman politique et social, roman de terroir et de la nature, roman populaire, roman policier (plusieurs crimes sont commis), et parfois fantastique. C'est l'histoire revisitée, drôle et cruelle, d'une France oubliée, celle d'aujourd'hui, de la paupérisation des campagnes et des provinces, l'histoire des gens de pays, de leurs corps, de leur langue, l'histoire des déclassés et marginaux, des étrangers, d'une nation à l'abandon, d'un peuple très divers aux moeurs débridées et décomplexées, et aux croyances multiples parfois mystiques. Le tout dans une langue populaire, orale, puissante et joyeuse.
Quand il n'est pas sur un ring à boxer, Max Le Corre est chauffeur pour le maire de la ville. Il est surtout le père de Laura qui, du haut de ses vingt ans, a décidé de revenir vivre avec lui. Alors Max se dit que ce serait une bonne idée si le maire pouvait l'aider à trouver un logement.
Melvil a grandi dans l'un des cent trente-huit pavillons de la cité-jardin Hildenbrandt, en périphérie de Mulhouse. À vingt-cinq ans, sa vie se résume à un modeste emploi en mairie, quelques soirées au bar ou au lac. Et à prendre soin du paternel acariâtre depuis que ses frères sont partis. Virgile, l'aîné, s'est engagé dans la Légion. Jonas, le cadet, a disparu depuis des mois. Au grand soulagement du voisinage. Car leur nom seul suffit à terroriser le quartier. Les Ischard : irresponsables, asociaux, récidivistes. Des teignes. Mais un jour de printemps, le téléphone sonne et, dans les rues aux noms de fleurs, la rumeur enfle. Un retour est annoncé. Pour le jeune Melvil, si admiratif de ses frères et pourtant si différent, l'heure est venue de choisir l'homme qu'il va devenir.
« J'allais conjurer le sort, le mauvais oeil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d'Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J'allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux. » Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l'écriture d'un livre pour se remettre en selle : Le voyant d'Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l'Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d'un anti-héros romantique et cynique, à l'ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d'une génération.
Abel Bac, flic solitaire et bourru, évolue dans une atmosphère étrange depuis qu'il a été suspendu. Son identité déjà incertaine semble se dissoudre entre cauchemars et déambulations nocturnes dans Paris. Reclus dans son appartement, il n'a plus qu'une préoccupation : sa collection d'orchidées, dont il prend soin chaque jour.
C'est cette errance que vient interrompre Elsa, sa voisine, lorsqu'elle atterrit ivre morte un soir devant sa porte.
C'est cette bulle que vient percer Camille Pierrat, sa collègue, inquiète de son absence inexpliquée.
C'est son fragile équilibre que viennent mettre en péril des événements étranges qui se produisent dans les musées parisiens et qui semblent tous avoir un lien avec Abel.
Pourquoi Abel a-t-il été mis à pied ?
Qui a fait rentrer par effraction un cheval à Beaubourg ?
Qui dépose des exemplaires du Parisien où figure ce même cheval sur le palier d'Abel ?
À quel passé tragique ces étranges coïncidences le renvoient-elles ?
Cette série de perturbations va le mener inexorablement vers Mila. Artiste internationale mystérieuse et anonyme qui enflamme les foules et le milieu de l'art contemporain à coups de performances choc.
Pris dans l'oeil du cyclone, le policier déchu mène l'enquête à tâtons, aidé, qu'il le veuille ou non de Camille et d'Elsa.
Le nouveau roman de Claire Berest est une danse éperdue, où les personnages se croisent, se perdent et se retrouvent, dans une enquête haletante qui voit sa résolution comme une gifle.
De 2000 à 2019, une jeune femme a été l'assistante de vie d'une vieille dame tout sauf ordinaire, recluse dans sa propriété pavillonnaire de la ville de Meudon : Lucette Destouches, veuve de Louis-Ferdinand Céline. Voici le récit de ces années passées dans un monde à l'écart du monde, véritable plongée dans l'intimité de cette future centenaire dont la santé va déclinant, rythmée par le ballet des visites régulières des amis et de la faune gravitant autour de la Veuve, jusqu'aux animaux de compagnie, autres bestioles et spectres peuplant la mythique maison.
Un premier roman écrit au cordeau, qui brosse le portrait tout en nuances de la femme d'un célèbre écrivain et restitue avec élégance et maestria un climat très singulier.